«Dernièrement je me retirai chez moi, décidé autant que je le pourrais à ne pas me mêler d'autre chose que de passer en repos, en m'isolant, ce peu qui me restait de vie : il me semblait que je ne pouvais faire à mon esprit une plus grande faveur que de le laisser en pleine oisiveté s'entretenir avec lui-même : j'espérais qu'il pouvait désormais le faire plus aisément, devenu avec le temps plus pondéré, plus mûr aussi.» Une invitation à exercer notre liberté de penser et à prendre le chemin d'une vie plus sage et plus sereine.
écrits entre 1899 et 1959, les textes réunis ici, inédits jusqu'alors en français pour la plupart, parlent de musique, de peinture, de livres, de villes, de paysages, de rencontres avec des hommes.
A travers eux, hesse définit sa position face au monde contemporain et propose un nouveau rapport à l'existence, qu'il nomme " l'art de l'oisiveté ". prônant l'humour, le scepticisme, l'esprit critique, bref, la liberté de l'individu, il touche ici à l'essentiel, ce qui explique pourquoi ces textes sont aujourd'hui encore si actuels.
Une certaine forme de sagesse se reconnaît à la volonté de ne pas brusquer la durée, de ne pas se laisser bousculer par elle, pour augmenter notre capacité à accueillir l'événement.
Nous avons nommé lenteur cette disponibilité de l'individu.
Elle exige que nous donnions au temps toutes ses chances et laissions respirer notre âme à travers la flânerie, l'écriture, l'écoute et le repos. pierre sansot, l'auteur de gens de peu, de la france sensible et de jardins publics, donne, dans cet essai, quelques conseils concernant une politique de la ville, un certain emploi de la culture, un certain usage des sens.
C'est après l'apparition des « congés payés » que Paul Morand publia cette charge contre les loisirs et les fuites devant soi. Il y prône une liberté vagabonde, gouvernée par la curiosité et la fantaisie.
À quoi bon gagner du temps si nous ne savons pas en profiter ? Se reposer est un art. Un « professionnel » du loisir et de la fantaisie vagabonde nous offre cet éloge - nuancé - du repos. Pour éviter que le temps gagné ne soit aussitôt perdu, Paul Morand se livre ici à une pédagogie ironique : les vacances et les voyages s'apprennent comme le reste. Cette pratique du farniente n'est pas seulement une question de lois et de congés payés, c'est d'abord avec l'âme qu'elle a affaire.
Ne rien faire... Et s'il s'agissait là du seul véritable acte révolutionnaire contemporain, celui qui nous soustrait enfin à la tyrannie du temps libre passé sur écran. Dans un monde accro à des technologies conçues pour monnayer notre attention, où nous sommes sans cesse évalués à l'aune d'une productivité numérique dévorante, quel sens donner au temps libre ? Car ces moments accordés à nos vies digitales sont-il autre chose qu'un temps libre de consommer ? Ou de devenir nous-même un produit pour ceux qui monétisent notre temps de cerveau disponible ? Ce sont les questions que pose Jenny Odell dans cet essai lumineux qui interroge notre rapport à l'attention, notre place dans le monde et notre lien à la nature. Loin des recettes de détox numérique, ce texte invite le lecteur à un cheminement philosophique, poétique et érudit, entre essai et manifeste de résistance.
Les thèses de Jenny Odell, à l'origine d'un phénomène viral outre-atlantique, sont rassemblées dans ce livre devenu un best-seller américain et considéré par Barack Obama comme une lecture indispensable.
Aujourd'hui, plutôt que de redonner au sommeil sa place légitime, on le sacrifie sur l'autel du travail, ou on le dresse à coups de mélatonine et de somnifères. Des millions de personnes luttent chaque jour contre un manque de sommeil chronique qui les épuise, use leur organisme et menace leur santé : 20 % de la population française perd ainsi chaque nuit 90 minutes de sommeil. Pour y remédier, une seule solution : dormir. Et dans nos sociétés suractives, un seul antidote, qui plus est naturel : la SIESTE.
La fatigue de l'être humain a bien des couleurs. Il en est de légères et de lourdes, de printanières et d'hivernales. Quelles sont celles de notre époque, anxiogène comme peu, où crises sanitaires et politiques s'enchaînent sans désemparer ? Point besoin d'être grand clerc pour constater qu'elles sont plus volontiers mauvaises que bonnes. Parce que rien n'est plus fatigant qu'une angoisse, plus défatigant qu'une joie, et que joies se font rares.
Mais Eric Fiat nous invite à ne pas désespérer de vivre aussi de bonnes fatigues. Le philosophe nous montre qu'il n'est pas impossible à un homme fatigué un mardi après-midi pluvieux de novembre d'aimer encore la vie. Et entonne une ode à la fatigue pleine de musique et d'humour : qui compose avec elle plutôt qu'il ne lutte contre elle pourrait-il s'en faire une amie ? Car la fatigue a une puissance de décantation qui peut révéler la beauté des visages que le temps a altérés.
L'Art d'être oisif est un véritable manuel pratique de la paresse. Car l'oisiveté, loin d'un vulgaire abandon à ses propres instincts, est une discipline quotidienne. Tom Hodgkinson nous propose un traité du plaisir, en se nourrissant de réflexions à la fois historiques, métaphysiques et littéraires. 24 chapitres, un pour chaque heure de la journée, où s'élabore une véritable contre-hygiène de vie, aux antipodes des habitudes de labeur et de consommation de nos sociétés occidentales. La jouissance ne peut pas se limiter aux jours de fête : elle doit devenir l'alpha et l'oméga de nos existences !
Et si un bon usage de la lenteur pouvait rendre nos existences plus riches ?
Nous avons pour la plupart tendance à privilégier la quantité de tâches à abattre à la qualité de nos actes quotidiens. Pourquoi sommes-nous si pressés ? Pouvons-nous et voulons-nous aller moins vite ? À l'heure où la performance est requise sur tous les fronts de l'existence, Carl Honoré enquête au coeur d'un courant d'opinion baptisé « Slow », qui propose de rééquilibrer rapidité et lenteur dans notre vie, et retrouver ce que les musiciens appellent le tempo giusto.
Partant des principes fondamentaux de la connaissance, de la morale, de la philosophie des sciences et de la métaphysique, Alain définit les passions (bonheur, colère, amour, peur, etc.) et les vertus (courage, justice, sagesse, etc.). Il se sert de ces notions pour cerner les relations humaines.
Alain Corbin, l'un des plus grands historiens français revient avec un livre étonnant : une histoire du repos. Ce virtuose nous avait déjà donné une histoire du silence qui faisait découvrir d'autres manière de se taire et exaltait le rôle préparatoire à toute activité qu'a été le silence pendant des siècles.
Le repos n'est ni le sommeil ni la prière mais bien un moment particulier où l'homme de répare, se prépare. Pas simplement la solution face à la fatigue. Car longtemps le repos a été perçu au regard de l'éternité. Mais tout a changé avec le XIXe siècle. Se reposer est devenu aussi une injonction thérapeutique, voire une invitation aux loisirs. En lisant ce livre tout un pan de notre passé ressurgit. Mais surtout, nous avons l'impression de découvrir ce que se reposer signifie vraiment.
Partant d'une violence symbolique et d'un imaginaire méconnu, Laurent Vidal fait la genèse des hommes lents, ces individus mis à l'écart par l'idéologie du Progrès. On y croise tour à tour un Indien paresseux et un colonisé indolent, des ouvriers indisciplinés et, plus proches de nous, le migrant en attente ou le travailleur fainéant.Mais l'auteur révèle aussi la façon dont ces hommes s'emparent de la lenteur pour subvertir la modernité:de l'oisiveté revendiquée aux ruses déployées pour s'approprier des espaces assignés, les hommes lents créent des rythmes inouïs, jusque dans les musiques syncopées du jazz ou de la samba. En inventant de nouveaux modes d'action fondés sur les ruptures de rythme, ils nous offrent un autre regard sur l'émancipation.Mêlant la rigueur de l'historien à la sensibilité de l'écrivain, cet essai ouvre des horizons inédits pour repenser notre rapport à la liberté.
Voyager, c'est : confronter « son » monde au monde ; se de´couvrir tel qu'on est lorsqu'on n'est pas chez soi ; faire usage de ses cinq sens, me^ler saveurs et savoirs ; e^tre heureux d'arriver quelque part puis soulage´ d'en partir - pour- tant le lieu n'a pas change´ ; tendre l'oreille a` l'esprit des lieux : s'il vous dit de de´guerpir, surtout ne pas le contredire ; accepter qu'on ne pourra jamais tout voir, tout connai^tre : on sera toujours incomplet d'un bonheur vole´ a` une e´tape encore inconnue ; aller voir et laisser dire.
E´lisabeth Foch-Eyssette a parcouru le monde de´sirant l'ailleurs pour mieux re^ver au retour. A` la manie`re de Sei Sho^nagon dans Notes de chevet, elle e´crit aussi bien les choses qui invitent a` prendre le large que les rencontres de ceux qu'on n'oublie pas. Et ce`de, avec le me^me bonheur, a` l'e´lan des de´parts et au de´sir d'ancrage, aux joies de la vie nomade et de la vie se´dentaire.
partisan de la position allongée, oblomov ne trouve le bonheur que dans le sommeil.
ni son ami stolz, incarnation de l'énergie et de l'esprit d'entreprise, ni la belle olga avec qui se nouera l'embryon d'une idylle, ne parviendront à le tirer de sa léthargie. entreprendre et aimer sont décidément choses
trop fatigantes. grand roman de moeurs, oblomov offre une satire mordante des petits fonctionnaires et des barines russes. la première partie du texte constitue un véritable morceau de bravoure, irrésistible de drôlerie, décrivant les multiples tentatives toutes vouées à l'échec d'oblomov pour sortir de son lit.
la profondeur du roman et la puissance du personnage n'ont pas échappé à des philosophes comme levinas. l'inertie du héros est moins une abdication que le refus farouche de tout
divertissement. l'humour et la poésie sont au service d'une question que gontcharov laisse ouverte : et si la paresse, après tout, était moins un vice qu'une forme de sagesse oe
Dénonçant un illusoire droit au travail qui n'est pour lui que droit à la misère, Lafargue soutient qu'une activité proprement humaine ne peut avoir lieu que dans l'oisiveté, hors du circuit infernal de la production et de la consommation, réalisant ainsi le projet de l'homme intégral de Marx.
Un classique toujours autant lu, plus que jamais d'actualité.
La fainéantise est élevée au rang des valeurs supérieures dans cette famille cairote : galal l'aîné n'a pas bougé de son lit depuis sept ans, rafik a renoncé à épouser la femme qu'il aime de peur qu'elle trouble sa somnolence.
Serag, le plus jeune des frères veut commettre la folie d'aller travailler en ville au grand dam du vieil hafez qui exprime sa fureur en ces termes : " qu'est-ce que j'entends ? tu veux travailler ! qu'est-ce qui te déplaît dans cette maison ? fils ingrat ! je t'ai nourri et habillé pendant des années et voilà tes remerciements ! " albert cossery en appelle ici au sommeil comme d'autres à l'insurrection armée.
La paresse est universelle. Très tôt parents et éducateurs veulent en faire passer l'envie aux enfants. Ce qui était une vertu pour les penseurs grecs et romains devint vite la mère de tous les vices pour l'Église catholique, l'un des sept péchés capitaux... Pourtant, de nombreux écrivains font rimer paresse avec sagesse. On trouvera ici une galerie de géniaux paresseux de la littérature et un véritable roman de la paresse. Il ne s'agit pas d'opposer paresse et travail, mais bien de constater que la paresse offre aussi des avantages, elle est ce temps libre absolument nécessaire aux savants et aux artistes, parfois à la source de leurs plus belles créations...
Balade au pays du farniente et de la lenteur en compagnie de Sénèque, Jerome K. Jerome, Robert Louis Stevenson, Paul Morand, Pierre Sansot, Herman Melville, Marcel Proust, Albert Cossery, Samuel Beckett, Jack Kerouac, Georges Perec, Dany Laferrière, Françoise Sagan, Denis Grozdanovitch et bien d'autres.
Si le rapport des habitudes lie les individus, le paresseux peut se flatter d'une protection universelle.
Les paresseux sont innombrables : tout homme est ou espère de l'être. ceux même qui semblent le plus différer de nous augmenteront bientôt le nombre de nos confrères. comme la paix est la fin de la guerre, de même la paresse est le dernier terme de l'activité.
Dans sa quête du toujours plus, le monde moderne nous plonge dans la frénésie. Une course folle dont le pendant est un inéluctable épuisement : de la planète, de ses ressources naturelles, mais aussi des hommes. Face à ce constat, une parade : ralentir. Présenté ici comme une réponse, ralentir est bien plus qu'un simple outil au service de notre bien être. C'est un art de vivre, qui nous invite à reprendre le pouvoir sur nos existences : une démarche consciente, qui se décide, se transmet et s'apprend.